Bienvenue sur le blog du gars Yoyo sur son vélo !

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dimanche 12 décembre 2010

BELIZE CUMPLE YOYO

Salut tout le monde,

Ça commence à faire une moment, non ?

Alors, je vous avais laissé bien jeune (35 ans à peine...), du côté de Miami et je vous retrouve bien plus vieux (36 ans bien tassé) là au Guatemala, au bord du lac de Peten. Bref, il s'en est passé des choses depuis 2 semaines.

L'action se situe donc le jeudi 25 novembre 2010. Ici, aux Etats-Unis, c'est (probablement) la plus grosse fête de l'année, encore plus que Noël entends-je parfois dire : Thaksgiving. Bien sûr, la plupart d'entre vous le savent mais pour ceux qui l'ignorent ou l'ont oublié, c'est un peu le moment pour nos amis les ricains (qui, rappelons le, tel Michel S. dans son premier tube, s'ils n'étaient pas là nous serions TOUS en Germanie...) de remercier la nature, Dieu, les amérindiens de la région de Plymouth (que je visitai, jadis, il y a 2 mois...) pour la première récolte de leur établissement colonial en 1621-22. Même à Miami, qui n'est pourtant pas la ville la plus zétazunienne du pays, ça à quand même l'air d'une sacrée affaire cette histoire...

Le matin, avant de recevoir les invités, Glen m'emmène voir le club de sport auquel Heather et lui sont inscrits car il se situe dans une espèce de bâtiment historique super joli avec une immense piscine. 



Il m'explique qu'il y a quelques temps il a vu coups sur coups les deux frères du précédent (et toujours un peu le chouchou des français et du reste du monde) président des Etats-Unis, GW Bush. En effet, rappelez vous, L'élection truquée de 2000 avec les bulletins à recompter... Mais non, pas Tiberi, ça c'est chez nous, dans notre démocratie à nous... Eh bien c'était bien en Floride dont Jeb Bush, le frère du sus-nommé George W. était le gouverneur. En fait, ce centre de sport est en même temps un truc hyper select et en même temps un truc ouvert aux gens normaux comme Heather et Glen... C'est bizarre mais c'est comme ça... Quoiqu'il en soit, après avoir vu passer devant mes yeux ébaïs à même pas 10 mètres le cortège présidentiel de l'actuel président (c'était fin octobre à Washington, je vous ai pas raconté ? ;-), me voici en presence, tout dégoulinant de sueur dans son T-shirt rouge (serait-il communiste ? meuh non, ici le rouge est la couleur des républicains), de Môssieur l’ex-gouverneur de Floride et toujours frère du precedent maître du monde. Ça vous fait une bel jambe, eh ben pas autant qu’à moi… Hé ! Hé ! déjà 7000 Km. au compteur les enfants, alors au niveau jambe…

Une fois rentrés à la maison, je veux dire chez Glen et Heather, les invités arrivent et je passe avec eux un excellent Thankgiving. Il faut dire que le niveau est plutôt correct. Il s'agit principalement de profs de fac, des collègues d'Heather qui, elle, est en quelque sorte responsable de l'UFR de Français de l'Université de Miami.

Le lendemain je reprends la route avec pour objectif d'atteindre Key West, à 260 Km. de là en deux jours. Si le vent continue de soufller dans le même sens que les jours précédent ça devrait le faire facilement.La sortie de Miami est un jeu d'enfant car j'emprunte une piste cyclable le long d'une route spécialement dédiée aux bus. Je m'avale comme cela les 45 premiers kilomètres qui m'amènent à l'entrée des keys. Mais que sont les "keys" vous demandez-vous plein de bon sens ? Eh bien il s'agit de petites îles non montagneuses, toutes plates, un peu comme des bancs de sable, souvent tout en longueur, et que l'on trouve en pagaille dans les Caraïbes. En espagnol on dit : "cayo" et en français je ne sais pas... Il y en a toute une tripotée depuis la pointe sud de la Folride et qui s'étend vers l'ouest, vers l'intérieur du golfe du Mexique, jusqu'à Key West. Et vous savez quoi ? Ils ont construit une route et des ponts jusqu'au bout, jusqu'à Key West, sur environ 200 Km. C'est quand même impressionant.

Bon, globalement, la première journée n'est pas renversante car l'on ne voit presque pas la mer, à par lorsque l'on franchit un pont, mais il y en a peu et les keys sont très longs et très rapprochés les uns des autres. Enfin, c'est quand même sympa, d'autant que le vent est au rendez-vous de mon dos... 



Je plante la tente derrière un tas de pièges à poissons pour ne pas être découvert, sur West Cumberland Key, et m'endort tranquillement. Il faut dire que les keyx ne font parfois que quelques mètres de large et qu'ils se résument de plus en plus à mesure de ma progression vers l'ouest, à une route bordée d'un peu d'herbe et de palétuviers ou autres arbres humides... Je suis donc plutôt content d'avoir trouvé un endroit pour camper sauvagement... D'autant que vous l'imaginez, les prix sur les keys sont hors d'eux-mêmes...

Le lendemainm c'est beaucoup plus cool. Il fait plus beau qu'hier, les ponts s'allongent et j'arrive rapidement au "7 miles bridge", qui, surprise, mesure 7 miles (environ 11 kilomètres). L'avantange c'est que, une fois n'est pas coutume, je fais un peu du vélo au milieu de la mer... 



J'en profite pour filmer et photographier une raie aigle magnifique 



et quelques pélicans et autres plumidés... (je suis quasiment sûr que ce mot n'existe pas, mais si c'est le cas, je pense qu'on devrait le ratifier...).



 Je prends en outre quelques photos d'iguanes dont un joli tout orange...




Et puis, finalement, vers 17 H j'arrive enfin à Key West. Il faut dire que mon but était d'arriver AVANT le coucher de soleil pour pouvoir y assister car c'est là l'intérêt majeur de l'endroit.

Bon, les keys c'est joli, les ponts sont impressionnants, les raies sur le côté... des ponts bien sûr... (désolé, il fallait que je la fasse avant qu'un Nicolas Zwirn ou autre hongrois du même acabit ne s'empresse de la faire...), pareil, super tip-top, mais, franchement, le fameux "plus beau coucher de soleil du monde" (j'aurais dû me méfier encore plus que cela), il valait pas tripette. L'endroit... Que dis-je ? Qu'écris-je, THE endroit où l'on peut observer le phénomène quotidien est littéralement gavé de touristes (moi compris... snif), ce qui gâche un peu le plaisir. Peut-être n'ai-je pas eu de chance ce jour là, mais je l'ai trouvé bien banal moi ce coucher de soleil.



Je repars donc de Key West un peu déçu par le coucher de soleil et de ne pas avoir trouvé un lieu où dormir pour pas trop cher. Je suis maintenant inscrit sur www.warmshowers.org, un site qui mets en relation des voyageurs à vélo (c'est moi :-) et des gens qui sont prêts à héberger des voyageurs à vélo. J'envoie un mail, trop tardif pour avoir une réponse, à un gars de Key West et me retrouve à 23H , après avoir attendu la réponse 3 heures au Mc Do (ouhhhhh !), à devoir chercher un endroit où poser ma tente. Je ressors donc de Key West et parcours une dizaine de bornes avant de me tenter dans un endroit improbable en bordure de la route principale, sous un ancien panneau publicitaire.



Le lendemain, mon but est de rentrer sur Miami en une journée en combinant vélo-stop (ouim je ne compte pas me retaper les 260 Km en sens inverse et CONTRE le vent) et vélo tout court. Le stop fonctionne bien jusqu'à ce qu'il ne fonctionne plus, c'est à dire en début d'après-midi où je suis encore à une centaine de bornes de Miami. Heureusement, et le malheur des uns fait le bonheur des autres, un accident se produit... Je dis heureusement car le bouchon qui s'ensuit voit s'immobiliser devant moi un bus qui se rend dans ma direction et qui me permettra de choper un autre bus à Florida City pour Miami. Je prends donc ce bus et enchaîne avec le bus de Florida City.

Dans ce bus il m'arrive un truc pas banal. En effet, un petit vieux avec une tête bizarre, s'asseoit près de moi et commence à fouiller dans son portefeuille. Or, que vois-je dans le dis portefeuille ? Une photo du Che. Mais pas n'importe laquelle. Il s'agit de l'une des deux dernières photo du Che vivant. Ma curiosité étant plus qu'attisée par la présence de cette photo dans le portefeuille d'une personne de la génération du Che j'engage la conversation en lui demandant pourquoi il a cette photo avec lui. La réponse me prend par surprise, c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, il m'explique que c'est parce que c'est lui, sur la photo, à gauche du Che. Il me dit qu'il fait partie des gens qui l'ont attrapé. Je lui demande s'il est bolivien (car ce sont des unités de "bérets verts" boliviens formés par les ricains, qui s'ils n'étaient pas là... qui ont capturé le Che est ses hommes) mais il me réponds qu'il est cubain et qu'il y avait des des cubains parmi eux, ce qui est avéré.

Bon, sur la photo il a 43 ans de moins, donc je n'arrive vraiment pas à être sûr que c'est vrai ou si c'est tout simplement du pipeau... Il me montre sa carte de militaire avec une photo de lui bien plus jeune et c'est vrai que la ressemblance est plus marquante avec la photo du Che... Quoiqu'il en soit, je continue de lui poser des questions et lui de me répondre. Il me dit qu'il a longtemps travaillé pour la CIA à travers l'Amétique Latine. Il me confirme également qu'aujourd'hui, malgré tout, il vit très chichement à Miami. Je lui demande alors ce qu'il pense aujourd'hui, avec le recul, de ce moment "historique" et de son implication dedans. Il m'affirme alors plein de vigueurs qu'il est enchanté d'avoir participé à ça et que le "meilleur" moment fut l'exécution du Che.

De mon côté les choses s'embrouillent un peu dans ma tête. voilà que j'ai une conversation, et même sur un mode plutôt chaleureux, avec un gars qui non seulement déteste le Che, mais, en plus, à probablement (si son histoire est vraie) participé à sa capture et est donc, en partie, responsable de sa mort. Et même s'il n'était à l'époque qu'un militaire aux ordres, il était en parfait accords avec eux. Malgré tout, je n'arrive pas à le mépriser (comme je l'aurais surement fait il y a une dizaine d'années) ni à le haïr et vouloir qu'il se fasse renverser par un vélo surchargé de sacoches rouges peu aprè sa descente du bus... Il faut dire qu'aujourd'hui, c'est un papy de 83 ans, souriant et gentil avec moi...


J'ai vraiment l'impression que je veillis moi...

Bon, je rentre et retrouve Glen, Heather et Willie (le chien de la maison) et leur raconte mes aventures des 2 derniers jours. Le lendemain est une journée consacrée à l'empaquêtement de mon vélo car demain c'est l'avion pour Cancun.



Et demain, nous y voici d'ailleurs. L'avion part de Fort Lauderdale et c'est donc Glen qui, pour parachever la gentillesse, m'emmène en voiture jusqu'à l'aéroport (peut-être veut-il être certain que cette fois-ci, je m'en vais pour de bon, pas comme lorsque je suis parti sur les keys pour revenir le surlendemain...;-).


L'enregistrement, que je redoutais, tout comme le vol, se passent sans encombre (seulement 30 USD en extra pour le vélo, le tout sur un billet valant à peine 113 USD à la base). Mon pliage du vélo façon Yoyokiveupakonluirefuzelembarkement a fonctionné une fois de plus. Et, après 1H40 de vol, me voici à Cancun.

Je rejoins le centre ville sous une chaleur et une protection policière oppressante. Il faut dire que le gratin de l'écologie mondiale s'est donné rendez-vous en même temps que MOI (les re-lous...) à Cancun. Résultat les auberges pas chères sont pleines et je galère pour trouver un lit. Heureusement, j'y parviens en fin d'après-midi.

Bon, Cancun la ville, c'est môche, disons-le. Cancun la zone hôtellière c'est môche aussi mais plus moderne. C'est modernement môche... Bref, je reste une journée de trop, pour me donner le temps de planifier un peu ce qui va venir, et je repars vers le sud, en direction de Tulum. C'est à 150 Km mais le vent, toujours lui, mon ami du moment, me propulse à la vitesse moyenne de 26,3 Km/h jusqu'à Tulum. Sur place, j'emménage dans le dortoir d'un hostel plein de backpackers... A y est (comme ne dirait pas Ronald, de La Gargote), me voici revenu 10 ans en arrière, lorsque je backpackais moi-même à travers l'Amérique du Sud et découvrais ce spécimen très étrange d'une branche de l'humanité, bien (trop) souvent anglo-saxonne et noctambulo-alcoolique... Quoiqu'il en soit, l'hostel est sympa et il est tout près des ruines de Tulum. Eh oui ! Parce que Tulum, on y vient principalement pour les ruines et la plage.

Le lendemain matin je me rends donc sur le site des ruines qui sont, avant même leur beauté esthétique, surtout très bien situées. Le parc archéologique n'est pas immense et j'en suis sorti rapidement.


Je profite du reste de ma journée pour me relaxer un peu à la playa



photographier les jolis oiseaux bleu et noir



et jouer avec le Téjon dans la cour de l'Hostel.


Comme Chichen Itza n'est pas très loin (150 Km), mais comme ce serait un GROS détour pour moi, je décide d'aller visiter ce site Maya majeur en excursion organisée. Globalement ça se passe bien. Bien sûr le guide dans le bus parle trop (au micro), mais en plus, il est atteint d'une mailleflenndite aigüe qui lui fait pronnoncer les mots "my friends" dans environ une phrase sur trois lorsqu'il s'adresse aux touristes en anglais... C'est juste insupportable... Lui, j'ai envie de le faire taire... y compris par des moyens illégaux... Non, je plaisante. Mais l'une de mes 2 voisines de derrière, des luxembourgeoises, elle, a peur des conséquences d'un passage à l'acte. Elle demande à sa copine de lui trouver un bon avocat luxembourgeois si, par malheur, elle n'arrive pas à se retenir d'occire notre guide.

Nous nous arrêtons d'abord dans un Cenote. Il s'agit de formations géologiques typiques du Yucatan, si j'ai bien compris, et qui sont, en gros, de gros trous avec de l'eau au fond. C'est beau et l'on peut s'y baigner.

 
Il en a plusieurs milliers dans la région.

La visite du site de Chichen Itza à proprement parler ne commence qu'après le repas du midi.



Cette fois-ci, nous sommes gâtés au niveau de notre guide. Il est tout simplement excellent. Bon, je ne vais pas vous refaire la visite, mais, franchement, ça vaut le coût. Et voici en prime l'artisanat local...




Retour à l'hostel à la tombée du jour pour ma dernière nuit sur place. Le lendemain je repars assez tôt pour une semi-étape de 56 Km. Je vais à Punta Allen qui, comme son nom l'indique assez clairement en espagnol, se situe à la pointe de quelque chose. Ce quelque chose c'est une bande de sable très très longue qu'une route... oups ! Pardon les routes... Qu'une piste toute défoncée parcours jusqu'à Punta Allen.



Heureusement, je suis en vélo. Et s'il faut trois heures à une voiture pour rallier Punta Allen à Tulum, il ne me faut qu'une demi-heure de plus, rapport au fait que la piste est vraiment en mauvais état.

Bref, je suis à Punta Allen en début d'après-midi mais ne profite pas vraiment de la plage sur place car je cherche un endroit où me tenter. Je trouve finalement un endroit assez cher et y passe la nuit. Ceci dit, la vue depuis la tente le lendemain matin justifierait presque le prix...




Le lendemain matin j'attends jusqu'à midi pour voir si d'autres touristes ne viendraient pas faire un tour pour aller voir les dauphins. Avec un peu de chance je pourrais me joindre à eux... Malheureusement, j'attends pour rien. Je repars donc de Punta Allen en traversant l'embouchure de la rivière sur une barque de pêcheur



et entame les 70 Km qui me séparent de Felipe Carillo Puerto, l'endroit où je pense pouvoir trouver un endroit bon marché où dormir. Le passeur m'avais prévenu qu'à environ 1 Km de la rive se trouve une sorte de petit trou d'eau avec un alligator dedans. Ça ne rate pas. Le bestiaux (une belle bête d'ailleurs, son bon mètre cinquante...) est au rendez-vous.



Je m'arrête évidemment pour quelques clichés et repars un peu déçu qu'il ne soit pas sorti de l'eau et de ne pas avoir pu faire une photo trop genre l'aventurier avec le croco près de mon vélo... M'enfin...

Mon itinéraire du jour commence à travers des marécages



et se poursuit à travers la forêt, sur une piste pas top mais tout de même mieux qu'hier... En fin de journée, peu avant d'arriver, je croise des chauve-souris que je parviens à photographier, ce qui n'est pas évident évident...



Enfin, j'arrive en ville et trouve un taudis pour 50 pesos, soient, environ 3,03 €. Je dis taudis car les toilettes sont DANS la chambre. C'est un mur pas plus haut que moi, fermé par un rideau, et avec les toilettes sales derrières. C'est un peu comme dormir dans des toilettes de pub anglais, mais sans la musique...


Pour pouvoir survivre à la nuit qui s'annonce parfumée, j'achète un bidon de détergent et nettoye moi même cette horreur. Le résultat est à la hauteur des mes espérances et même si ça ne sent toujours pas la rose, au moins, ça ne pue plus le pipi moisi...

Je fait un tour sur la place centrale, le parque municipal ici, (au Pérou et au Chili ce sont les "plazas de armas") et m'aperçois avec bonheur que la municipalité a installé un signal WIFI géant, qui couvre plusieurs rues, afin que les gens, surtout les jeunes, les étudiants, puissent avoir accès à Internet. Et, de fait, il y a là une ribambelle d'adolescents, branchés au mur du centre culturel qui jouxte la place, et qui naviguent tranquillement sur le net. Voilà une initiative que je qualifierais, pour ma part, d'excellente ! D'autant que j'en profite moi-même pour faire mes petites affaires... ;-)

Le lendemain, malgré un peu de fatigue et un vent pas toujours docile, je parcours encore 130 kilomètres pour arriver à Bacalar. Il s'agit d'une ville balnéaire dont l'activité est centrée sur le lac de Bacalar. Perso, même si j'aime bien les lacs, je n'y vois pas un intérêt exceptionnel et Bacalar n'est pour moi qu'une ville-étape où je trouve un hostel beaucoup mieux qu'hier pour à peine plus cher (70 pesos au lieu de 50). En plus, les gens qui le tiennent sont sympas.

Et voilà que le jour suivant je repars en direction de la frontière avec Bélize. J'y arrive assez rapidement en fin de matinée et la passe sans problèmes.


Ceci dit, ce n'était pas gagné... On ne peut jamais prévoir la réaction d'un officier de l'immigration quand on le réveil pendant la sieste du matin...

Quoiqu'il en soit, me voici au Bélize. Je trace ma route en direction de Corrozal, une ville côtière à environ 15 bornes de là. Comme c'est mon anniversaire aujourd'hui, eh oui, 36 balais, je décide de faire seulement une demi-étape et rester à Corrozal. En y arrivant je croise Carlos, un sosie de Pascal Légitimus, qui m'indique un hostel parfait pour moi.

 
Je me balade dans les rues et prends un peu la température de ce gros village (ou petite ville, ça dépend du verre à moitié vide ou à moitié plein...). Ça m'a l'air plutôt tranquille comme endroit ici.

Et puis paf ! Alors que rien ne le laissait prévoir, il m'arrive une merde... Euh, pardon... une couille... C'est pas bien de dire des gros mots... Mon Archos m'échappe des mains et tombe sur le sol. Eh ben, vous savez quoi ? La combinaison de ma maladresse, de l'attraction terrestre et des graviers sur la route n'est pas du meilleur effet sur un écran d'Archos. Bref : l'est cassé. Pour mon anniversaire j'aurais pu essayer de gérer un peu mieux... Imaginez : plus de musique, plus de podcasts (comment je vais fair moi pour rentrer plus intelligent moi ?), plus de GPS pour les plans cartes galères, plus d'Internet autonome (maintenant ce sera les cybers kikoutelapoduku) et plus de Google maps pour me la pêter tous les 2 jours au moins sur Face de Bouc... Bref, vous l'aurez compris : c'est la louze. Bien sûr, l'on est en période d'anniversaire, surtout pour moi, et ce pauvre John Lennon... et des milliers d'entre vous ont déjà probablement eu l'idée de faire des dons en centaines d'euros sur mon compte Paypal (YoyolaKCsonArchos@Cvraimentro.com) mais je ne peux pas accepter que ce soit vous, mes fidèles milliers de lecteurs de ce post presque bi-hebdomadaire qui payiez pour mes maladresses... D'autant que j'avais eu la bonne idée de souscrire une garantie pour la casse...

Bon, heureusement, ce n'est que du matos... Mais enfin, c'est quand même chiant.

Je repars donc SANS musique le lendemain en direction de Belize city, la capitale économique du pays avec dans l'espoir d'y arriver avant les derniers bateaux pour Cayo Caulker (encore un "key"). Comme il y a quand même 145 bornes, c'est pas gagné d'avance. En plus, je dois emprunter une piste au milieu des cannes à sucre sur environ 30 Km ce qui n'arrange rien en terme de vitesse.


Malgré tout, le vent commence à me pousser en fin de matiné et j'arrive finalement sur Belize City à 17H10. Le dernier bateau étant à 17H30 on peut dire que c'était juste...

Le bateau met une quarantaine de minutes pour arriver sur Cayo Caulker. Cayo Caulker c'est un cayo de quelques kilomètres de long sur, en moyenne, une centaine de mètre de large. Il est coupé en deux depuis l'ouragan Harriet de 1961. C'est LE cayo des backpackers par excellence car il est moins cher, toutes proportions gardées, que les autres cayos de la région. L'eau y est d'un bleu magique et c'est un paradis pour la plongée avec ou sans bouteille (snorkelling, pour les non-initiés).



Je campe dans la cours de l'auberge Bellas,


repère de backpackers Anglais, Espagnols, Français, Suisses, Israëliens, Hollandais, Américains, Canadien, etc. Je croise un couple de français qui me donne 2 information capitales. La première : il y a un alligator en liberté juste de l'autre côté de l'auberge, par rapport à là où j'ai planté ma tente. En fait, la mangrove vient jusqu'ici et l'alligator (un petit machin d'environ 1 mètre) s'est trouvé une planque tranquille sous les palétuviers.


La deuxième info concerne les tours de snorkelling. Ils me recommendent celui qu'ils ont fait la veille et que je ferai demain.

En effet, pour la modique somme de 75 dollars de Bélize (30 €) je m'en vais, aujourd'hui, lendemain d'hier et veille de demain, parfaitement, sur un bateau en compagnie de 2 allemands francophones et 2 finlandaises nokkiaphone.... (hohoho), nos deux guides plus alvin, le petit stagiaire. C'est pour me consoler de mon Archos et pour me faire tout de même un petit cadeau d'anniversaire...

Nous nous dirigeons d'abord vers un premier endroit où nous plongeons pour voir la barrière de corail (la 2ème plus longue du monde selon les guides touristiques et les posters partout ici...). Ceci dit, Mark, l'un de mes deux camarades germains (que si les ricains n'étaient pas là on serait tous chez lui...) me montre une forme assez longue, d'environ 2 mètres de long, qui se planque sous du corail. Il s'agit en fait d'un requin nurse, comme nous l'expliquera un peu plus tard notre guide Steve. Sur le moment nous ne savons pas qu'ils n'attaquent, en théorie, pas les hommes, et nous ne sommes pas rassuré. Je propose que l'un d'entre nous aille lui tirer la queue, pour rigoler, mais, apparemment, personne n'a vraiment envie de rigoler ... :-)

Bref, nous remontons dans le bateau et poursuivons notre route vers le deuxième endroit de plongée. Cette fois-ci nos guide donnent à manger aux poissons et notamment aux requins nurses qui pullulent autour du bateau.

 
Nous décendons ensuite dans l'eau et une bonne grosse raie arrive sur le côté (hohoho ! bis ;-), et vient directement manger dans la main du guide. Les autres ont relativement peur des plongeurs, mais celle-ci semble presque adoptée. En tout cas, elle connait manifestement Jimmy, le deuxième guide. Nous nageons ensuite parmis les raies et les requins qui sont assez timides et ne se laissent pas approcher à moins de 3 ou 4 mètres. Ce sont tous des petits formats, entre 80 cm et 1,50 m.

Le troisième endroit où nous nous rendons est le coin des tortues. Elles sont également au rendez-vous et c'est un vrai plaisir de les voir brouter les algues des fonds marins et remonter régulièrement respirer à la surface. Cette fois les consignes sont très strictes, il ne faut en aucun cas essayer de les approcher de trop près car l'on pourrait les effrayer et elle pourrait éviter de remonter à la surface et finalement se noyer. Quel comble pour des tortues marines...

Puis, nous rentrons en fin d'après-midi après une excellente journée qui aura rempli toutes ses promesses.

Le jour suivant, je quitte Cayo Caulker au petit matin pour me rendre de nouveau à Belize City, par le bateau, afin de prendre rapidement la route pour San Ignacio, à 120 Km de là, avant de passer la frontière guatemaltèque (c'est un mot qu'on ne place pas très souvent, vous avez remarqué...?). Le vent est encore mon ami et je suis rapidement aux abords de Belmopan, la capitale, avant de poursuivre à travers de nouveaux paysages de collines (finies les plaines marécageuses du Yucatan ou du nord du Bélize...) pour finalement atteindre San Ignacio en fin d'après-midi.

J'y passe la nuit et repars le lendemain en direction de la frontière. Une fois de plus, ce n'est qu'une formalité et me voici en route pour El Remate, petit village au bord du lac Peten à partir duquel je me rendrais demain aux ruines de Tikal. Les paysages commencent vraiment à changer et c'est super agréable même si les montées et descentes s'enchaînent à un rythme canadien.

Me voici donc à El Remate d'où je vous écris ce post.

Après Tikal, je me dirigerai toujours vers l'ouest, à nouveau vers le Mexique, le Chiapas, pour aller voir les ruines de Palenque et redescendre ensuite vers le Guatemala et le Honduras... Mais je vous raconterai cela la prochaine fois...

A bientôt... Et continuez à donner de VOS nouvelles.